mercoledì 11 dicembre 2013


 
 
 




"Souvenirs de Terre et de Mer" est le titre de cette exposition préparée dans ce bâtiment historique datant du début du XIXe siècle, utilisé jusqu'en 1959 comme prison pour femmes. La culture de la mer, la culture paysanne et les espèces naturelles trouvent dans ce petit musée une synthèse, dans la tentative de témoigner du passé et des traditions de Milazzo.

Les trois premières salles font revivre l'ancien métier des Providenti, des charpentiers qualifiés dans la construction de bateaux destinés à la pêche du thon et dans la réalisation des presses en bois massif utilisées dans la production du vin et de l'huile.

La salle 1 abrite les "mezzigarbi", ainsi étaient appelées les formes courbes en bois, avec des graduations, qui permettaient au charpentier de construire les cadres des bateaux. Elles remontent à la période comprise entre les années vingt et cinquante du XXe siècle. Les plus grandes se rapportent aux «palischermi» des embarcations longues environ 20 mètres dans lesquelles étaient déposés les thons mourants capturés au cours de la «mattanza» qui est une pêche des thons dans les madragues.

Dans la salle 2, nous pouvons admirer de vieux outils à main utilisés par les charpentiers avant l'introduction d'outils électriques. Scies, haches et perceuses à main côtoient des outils de calfat (qui s'occupait de l'étanchéité de la coque) et des anciens clous forgés à la main par des forgerons de Milazzo.

La salle 3 expose  des projets de navires thoniers et les roseaux utilisés pour fabriquer, par le biais d'une hache, les grosses visses des presses des meules et des moulins. On y montre aussi des témoignages de l'activité des madragues de Milazzo, comme la hache utilisée pour décapiter les thons ou les seaux en bois utilisés pour laver les thons sans tête.

La visite continue dans la salle donnant sur la cour, où nous pouvons admirer une petite collection de coquilles fossiles trouvées dans les falaises rocheuses de Capo Milazzo et datant de millions d'années. Il s'agit surtout de mollusques qui  peuplaient la mer avant que le cap de Milazzo ne  sorte de l'eau.

Dans la cour, certaines plantes reproposent les variétés sauvages les plus courantes à Capo Milazzo: entre autres, l'Euphorbia et l'Echinopsspinosissimus, -cette dernière menacée d'extinction et déjà très rare au milieu du XIXe siècle- visibles, en Sicile, uniquement dans la région de Milazzo. Sont également présents le jasmin et la vigne,  cultures typiques de la Plaine de Milazzo.

La salle 4 est un hommage au Baron Domenico Ryolo, ingénieur, agriculteur et érudit passionné d'histoire, de géologie et d'archéologie. Ce petit musée est dédié à sa mémoire. Dans les années 1950 il découvre à Milazzo deux importantes nécropoles préhistoriques. Il a  aussi découvert, dans la région, les éclats préhistoriques et  les lames d'obsidienne des îles Éoliennes exposés. Cette découverte prouve qu'il y avait une présence humaine à Milazzo déjà dans le Néolithique (env. 4500 a. C.), époque à laquelle était inconnue la technique de la fusion  du métal, ce qui rendait indispensable, tant sur le plan domestique que sur le plan artisanal, l'utilisation d'outils rudimentaires en obsidienne.

Dans la salle 5 une vitrine est consacrée à la culture typique de Capo Milazzo, l'olivier. Un panneau décrit les carrelages de majolique des villas du Capo, en provenance principalement  de Naples et de Santo Stefano di Camastra ;  tandis qu'un coin rappelle les exploits de l'amiral natif de Milazzo, Luigi Rizzo, héros de la Première Guerre Mondiale qui, le 10 Juin 1918, a torpillé et coulé dans les eaux de Premuda (aujourd'hui en Croatie) le puissant cuirassé austro-hongrois SzentIstvàn (Saint Étienne).

La visite se termine dans la salle 6, dédiée à la Plaine de Milazzo, où sont exposées des pièces qui évoquent la production du "Milazzo", le meilleur vin de coupage d'Italie , vendu dans les années 1870-1880 en France (Paris Bercy et Sète) à des prix vertigineux. Il y a aussi des témoignages  de la production de plantes de vigne («boutures») -que les pépiniéristes de Milazzo vendaient dans les quatre coins de l'Italie -et de raisin de table, exporté en Allemagne jusque dans les années 1970. Est aussi évoquée, enfin,   la culture et la récolte du jasmin, que les distilleries de Milazzo envoyaient à Grasse, capitale française du parfum.